PERSPECTIVES

Au fur et à mesure qu’ils se rapprochent du mode de vie « occidental », les Sámit commencent à se poser des questions. Convertis aux religions luthérienne ou orthodoxe, on leur a dit que Dieu était bon. Leurs dieux à eux n’étaient ni bons ni mauvais.

C’étaient les forces de la nature qu’il suffisait de respecter ou d’honorer pour éviter leur courroux. Les shamans servaient de médiateurs. Au vu de l’actualité quotidienne, on se demande si ces shamans-là n’étaient pas des sages avant l’heure ! Autre sujet d’appréhension : l’Europe, dont certains Sámit font partie et d’autres pas. Il ne leur suffisait déjà pas d’être écartelés entre quatre états ! Désormais, les Sámit de Suède et de Finlande sont seuls soumis aux directives parfois folles de Bruxelles, celles concernant notamment l’abattage des rennes.

L’existence récente de parlements sámit élus en Norvège, Suède et Finlande constitue certes un progrès permettant aux Sámit de faire entendre leurs intérêts, mais lesdits parlements n’ont qu’un rôle consultatif. Que pèseront les intérêts d’une poignée de Sámit face à ceux d’une haute finance préoccupée par la « mise en valeur » de la Laponie ? Ces quelques exemples montrent que, même s’ils ont su tirer honorablement leur épingle du jeu jusqu’ici, tout n’est pas gagné pour les Sámit pour autant !